• Je vous propose ici une analyse succincte d’un effet médiatique et d’un état des lieux tactiques de la guerre en Ukraine.

     

    D’abord un récapitulatif. En février 2022, après de longs mois de stationnement de forces russes à la frontière au motif d’exercices, une opération militaire spéciale de grande ampleur a été initiée deux jours après une tentative de déception de la Russie, qui ironiquement, annonçait la fin de ces exercices et le retrait de leurs troupes.

     

    Le renseignement américain était alors le plus lucide sur la situation, et demeurait convaincu de la volonté russe d’entamer une campagne militaire. On a pu observer durant ces deux jours critiques, que de manière curieuse, les services de renseignement des pays comme l’Ukraine ou la France avaient cédé face à la tactique russe, et continuaient de croire une telle offensive impossible.

     

    Durant la première semaine, le commandement ukrainien s’est donc trouvé dans un état de sidération relativement périlleux. De nombreux témoignages de volontaires étrangers font état d’un commandement pris au dépourvu, éprouvant des difficultés à évaluer les forces adverses, mais aussi l’état de leurs propres forces. Globalement les témoignages nous narrent l’état d’une armée ukrainienne paniquée et paranoïaque.

    Néanmoins et de manière remarquable, une défense solide s’est organisée rapidement. Et le plan russe d’une victoire rapide par la mise en déroute des forces de Kiev, qui aurait conduit à une désagrégement politique de l’Ukraine, s’est avéré être un échec stratégique considérable.

    L’armée russe n’a certes pas fait de déclaration de guerre, et fort de leur zèle, ils ont employé une armée d’environ 100.000 hommes, pour attaquer un État sur trois fronts différents. Pour dire les choses clairement, il s’agit tout simplement d’une des plus petites armées d’invasion de l’histoire militaire.

     

    Ne prenons pas les russes pour des idiots cependant. La stratégie russe n’était pas assez naïve pour ne pas être consciente de la faiblesse numérique de sa force, on présume alors que son espoir reposait sur un pari très incertain, de remporter toutes les victoires stratégiques durant la phase de déroute initiale de l’armée ukrainienne. De tels faits d’armes sont en effet possibles, et il a pu arriver lors de l’histoire militaire, que des forces numériquement inférieures remportent des victoires miraculeuses dès lors qu’ils sont parvenus à pousser leur adversaire dans un état de panique. Mais néanmoins, faire du miracle un élément stratégique, est rarement une manière efficace de procéder, et naturellement une fois l’offensive sur Kiev enlisée, les russes ont immédiatement retiré la totalité des forces de ce front, pour renforcer les forces à l’Est, qui étaient elles-mêmes sous dimensionnées pour sécuriser leurs gains territoriaux.

     


    Lors de l’échec de l’encerclement de Kiev, une rupture symbolique profonde a eu lieu. Les dirigeants occidentaux, qui étaient jusqu’alors désarçonnés, ont changé subitement leur regard sur la Russie, ils ont cessé de courber leurs dos et leurs yeux ont pris un accent d’avidité: “— La Russie n’est pas capable de réussir un Blitzkrieg sur un pays aussi dérisoire que l’Ukraine. En vérité, la Russie est faible.”

     

    Pour comprendre cet élément de contexte important, la Russie jouissait d’une aura de militarité et de puissance fantasmée. Leurs matériels sont en effet nombreux, sophistiqués et compétitifs dans de nombreux champs tactiques. Les russes avaient aussi cultivé l’art de la guerre, en médiatisant assez ouvertement leurs interventions depuis plusieurs décennies. On avait là, l’apparence d’un géant.

     

    Mais voilà la réalisation inverse qui, subitement, a frappé l’ensemble des pays occidentaux et leurs médias. L’occasion était trop belle de se rebiffer et de prendre la Russie à défaut, afin de déstabiliser cet État sur le long-terme. La déstabilisation de la Russie est un objectif stratégique majeur permanent des pays membres de l’OTAN, et par leurs piètres performances militaires sur le front Ukrainien, la voie était enfin ouverte pour infliger une défaite politique et économique à cet État si longtemps tenu en respect.

     

    Les européens initialement défaitistes, convaincus de la défaite de l’Ukraine, voire pour des raisons économiques, souhaitant en secret sa défaite rapide (c’est le cas de l’Allemagne), ont pris le virage exactement opposé et sont rentrés d’un seul élan dans la cobelligérance complète.

     

    En l’espace de quelques mois, l’armée Ukrainienne profitant du renseignement stratégique Otanien (aéronautique, forces spéciales, satellitaires), de l’argent illimité de l’occident, et des stocks d’armes européens, cette armée, s’est trouvée métamorphosée en la première force militaire d’Europe, au prix du sang des conscrits ukrainiens, emmenés par l’Europe dans un dur combat d’attrition.

     

    Depuis lors, la Russie continue d’éprouver ces hommes sur le front Est, elle mène un combat difficile, dans la frugalité des moyens, et subit des pertes qui ont rendu l'appellation “d’opération militaire spéciale” désuète. Si la Russie ne déclare pas encore la guerre à l’Ukraine, l’intensité des combats est désormais objectivement très proche d’une guerre ouverte. 

     

    Mais c’est là qu’est censé résonner enfin le titre de cet article. L’armée russe s’enlise et peine, l’armée russe pondère ses ambitions, et quoiqu’elle tue beaucoup plus de soldats ukrainiens, mobilisés vagues après vagues, qu’elle ne perd elle-même d’hommes, cette situation la laisse déchue de son prestige.

    Mais pour autant, l’Europe lancée dans une campagne très belliciste en enthousiaste face à une Russie affaiblie, la vilipendant, la condamnant à au déshonneur, se réjouissant d’envoyer des matériels pour tuer ces ressortissants, ou d’initier une propagande de guerre dans nos médias. L’Europe a-t-elle si vite oublié que la Russie n’est pas en guerre ? A-t-elle si vite oublié que la Russie a encore la ressource de faire plus que ce qu’elle fait maintenant ? La ressource humaine, matérielle, nucléaire, et politique. La Russie n’est pas faible et ne l’a jamais été. La destruction intégrale des infrastructures ukrainiennes, avec le seul usage de moyens conventionnels, reste à leur portée. Et si l’intégralité de la population ukrainienne se trouve obligée de quitter le territoire ukrainien pour continuer à vivre, il n’y aura là aucune victoire, ni pour la Russie, ni pour l’Europe, mais seulement le coût tragique d’une guerre qu’on a pris trop de plaisir à entretenir.

     

    Nous nous sommes jetés avec plein d’entrain dans la dénonciation contre la Russie, la propagande médiatique a depuis longtemps cessé de rapporter l’information du conflit. Elle ne crée plus que des narratifs pour humilier les faits d’armes russes, tourner en dérision leurs morts et leurs faiblesses, ou encore pour prêter à leur chef d’État, toutes sortes de pathologies mentales et physiques, réminiscentes des conversations acides et fantaisistes auxquelles s’adonnent parfois les enfants vers l’âge de la maternelle. 

     

    C’est cela que l’on appelle la propagande de guerre. Et nos dirigeants se sont pris les pieds dedans, enivrés par cette opportunité trop alléchante de soumettre un ancien ennemi. Persuadés de la faiblesse russe, nous avons seulement initié un engrenage d’escalade infini, où la Russie sera forcée de monter en puissance et d’augmenter la brutalité des combats, car elle le peut encore, disposant d’une réserve d’hommes et de matériels considérable, et l’Europe, également forcé de fournir encore plus de fonds et de participation militaire. Ni l’Europe, ni la Russie ne veulent céder sur leurs intérêts stratégiques, mais notre faiblesse, ce que nous nous sommes engagés seulement sur la prémisse que la Russie était faible, car elle avait échoué une offensive éclaire. Désormais la Russie est très consciente des enjeux et de sa force, et c’est l’Europe qui se surestime. Cette guerre sera donc continentale et longue, et sa violence continuera de connaître un mouvement ascensionnel jusqu’à l’épuisement complet des moyens.

     

    Soit un jour, de guerre lasse, la Russie escaladera en attaquant les satellites américains, ou les camps logistiques et d'entraînement en Pologne et Roumanie. Soit un accident surviendra entre chasseurs otaniens et chasseurs russes, soit la menace nucléaire sera sérieusement étudiée, afin de paralyser l’Ukraine grâce à des frappes calibrées.
    Tandis que de son côté l’Ukraine comme l’OTAN joueront peut-être aussi des cartes risquées, emmenant officiellement des soldats étrangers sur le sol ukrainien, ou autorisant les frappes d’HIMARS en territoire russe (car ces derniers sont actuellement bridés volontairement par les États-Unis, qui demeurent beaucoup plus lucides sur la réalité des forces russes, que les européens).

    Les possibilités d’escalade sont encore très nombreuses, mais l’Europe a pourtant déjà perdu. Nous avons aliéné la Russie, qui était un partenaire, un rival, mais non un ennemi. Nous nous sommes précipités dans la confrontation avec trop d’appétit. Notre autonomie stratégique avait-elle besoin de ça ? Nous sommes les plus sots de l’histoire, car si les russes se battent pour l’espace vital russe. L’Europe ne se bat que pour les besoins stratégiques américains.


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  • Comme souvent dans ce qui a trait aux phénomènes sociétaux, il existe presque une barrière langagière entre ceux qui les vivent avec avidité, et ceux qui les pensent sous le mode du simple corps étranger. Le tatouage fait ainsi parti de ces nouvelles modes, sortant jadis d'un marché de niche et de marginalité, pour investir avec une fulgurance désarmante le monde du grand public. Et j'irai même jusqu'à dire aujourd'hui, la sphère familiale française de la majorité des hommes et femmes ordinaires.

    Le tatouage s'est positionné dans notre société comme un fait accompli, une conquête rapide qui a séduit les cœurs, sans s'accompagner de commentaires ou de réflexions. Toutefois quand en l'espace de quelques années, on entend maintenant des hommes se stupéfier d'avoir de la peine à simplement voir une jeune fille non-tatouée, il appartient désormais à l'observateur et à l'intellect de se faire commentateur. Le phénomène a vécu, mais il n'est plus marginal, il est sociétal et cristallise un peu par accident, l'identité de tout un peuple et d'une génération.

    Toutefois rien n'est jamais aussi bon et compris, que lorsqu'il est ardemment critiqué. Ainsi je ne crois pas que cette caractérisation de l'identité de notre jeunesse, révèle d'elle de grandes vertus, ni particulièrement qu'elle témoigne d'une remarquable hauteur de vue. Tout au contraire, nous avons là à faire à une mode comme il en existe tant d'autres d'anodines, de superficielles ou d'existentielles.

    Mais si l'essence de la mode réside dans sa dimension éphémère et sa rapide obsolescence, il est remarquable que le tatouage se caractérise tout au contraire par sa permanence et son indélébilité. Il n'y a là qu'un pas à faire, pour réaliser que cette résurgence massive de tatouages et le développement extrême de ce marché, n'est qu'une bombe à retardement de déceptions aigues. Une véritable épidémie de remords siège au tournant de cette pratique. Comme toutes les modes, son sens finira avalé par le temps, mais celle-ci laissera des marques littéralement incrustées dans la peau, parfois impossible à cacher aux yeux. Les tatouages les plus arbitraires qu'une jeune fille tressaillait d'impatience et d'excitation à l'idée de réaliser, deviendront rapidement son fardeau psychologique, dès lors qu'elle réalisera que l'influenceuse qu'elle imitait, que la chanteuse qu'elle avait vu faire à l'instar, continueront à mener des vies de luxure et à jouir de notoriété, quelle que soit la quantité de sévices qu'elles s'infligeront à elles-mêmes. Tandis qu'elle, petite prolétaire, fille de personne, de son corps ressemblant à un cahier de brouillon, sera bientôt prise de haut par les hommes, rejetée par les sphères les plus sérieuses du monde professionnel, dénoncée par le monde traditionnel. Quand la vague impétueuse de la mode cessera de porter son sentiment, elle se trouvera subitement bien en peine de devoir porter toute une vie durant, cette lubie de jeunesse dans les pores de sa peau. Des tatouages qui avec le temps seront privés de leur sens social, privés de l'enthousiasme des années 2020. Obligé de déambuler ce corps qui ressemble à une collection de dessins sots ou insignifiants, attirant le regard de pitié et de dédain des hommes, attirant le courroux ou le dégoût d'une bonne partie du monde outre-occident. Que tant et tant de jeunes filles le fassent, ne signifie aucunement qu'elle ne puisse pas collectivement faire fausse route.

    Il est des modes qu'il vaille mieux ne jamais suivre, et il faut choisir judicieusement les sentiments auxquels on s'adonne. Car si en suivant le troupeau on est au moins sûr de ne pas le perdre, le troupeau erre mais ne se dirige pas. Voilà une leçon qu'aucun individu ne doit oublier. Le conformisme est arbitraire, car le monde grand public est un monde d'ordre chaotique. La foule n'a pas de pensée rationnelle, mais le sentiment des grands nombres, l'adaptation de l'offre, le développement de plus en plus sophistiqué de la pratique, la promotion publique d'une activité, semblent donner tous les apparats du sens à un phénomène qui n'a pourtant aucune rationalité fondamentale. Et quand le mouvement s'essouffle, les individus se retrouveront dans leur solitude essentielle, avec des dessins vides de sens marqués sur leur peau. Or voici sans doute les germes d'un grand regret de dimension nationale, et un âge d'or à venir pour les dispensaires des opérations au laser.

     

    Et si j'ai placé au cours de ce texte, une emphase particulière sur les jeunes filles plutôt que sur les jeunes hommes, ceci suit en vérité une considération d'ordre biologique et symbolique dans la différence des deux sexes. Il n'est aucun homme assez sot, et aucune femme assez aveugle, pour oublier entièrement que la pureté, ou le cas échéant son apparence, est la vertu féminine par excellence. La pureté du cœur, comme celle du corps, l'une allant souvent avec l'autre. Je conclurai peut-être sèchement, mais une jeune fille marquée de tant et tant de dessins anodins, signifiants, discrets ou invasifs, en est simplement rendue laide.

    Que cela ne vienne pas au lecteur comme un jugement sur la qualité profonde de ces femmes. Je songe uniquement à une laideur d'ordre esthétique, et cela qu'importe la qualité propre du tatouage. Quand l'euphorie de l'effet de masse se sera essoufflée, plus d'une jeune femme finira aussi par le voir et se sentir encombrée de ces dessins. Elle aurait peut-être alors souhaité avoir eu des parents moins laxistes et davantage concernés, des amies plus ordonnées, des modèles plus sages. Car on ne peut pas s'adonner à n'importe quel sentiment et n'importe quelle idéologie inconséquemment. Et à de nombreux hommes français, l'ampleur de ce phénomène au sein des femmes de notre pays, est un spectacle accablant.


    Une jeune femme tatouée, bien souvent, ne fait que s'enlaidir. Certes il y a là pour les hommes un moyen royal de faire un tri rapide, mais tout de même, quelle tragédie pour nombre de jeunes filles, simplement piégée dans cette mode.


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  • L'homme est très beau, lorsque le reflet de la lumière du monde s'abat sur son pouls. En lui-même, il n'est que la pauvreté et la vacuité d'un mur de briques arrimé à une mer. Mais ce qui illumine le corps de l'homme, lui donne l'énergie et la radiance d'une danse, qui accompagne la force supérieure et divine des vagues.

    La vie de l'homme est une machinerie dérisoire, mais elle flotte sur des secrets qui bouleversent le cœur, et élèvent à l'amour de ce qui n'a pas eu besoin de se faire corps pour être vie. Certes nous aimons le corps, il nous est familier de lui donner une routine agréable et de le combler d'attentions. Il est pourtant là où rien ne s'arrête, ni ne commence. Sa constitution n'a jamais été que l'accessoire des vérités.

    Le corps est le moyen noble, d'être élevé en témoin de l'effort du monde. Il faut s'acquitter d'une vie, d'un souffle et d'une peur, pour reconnaître à nouveau un jour, la plénitude d'une unité.

     


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    Rousseau dans son commentaire du contrat social, fait preuve d'un dernier idéalisme irréductible.

     

    Son droit n'est qu'une fantaisie de la pensée humaine, et si elle a un effet réel sur le monde, ce n'est toujours qu'en tant que fantaisie qu'elle pourrait y prétendre. Il n'y a de réel que la force. La force seule fait et conserve. C'est pour ainsi dire, l'expression même de son essence.

    Le droit, sensé protéger la collectivité humaine contre la nuisance induite par les natures les plus vigoureuses et égoïstes, n'est pourtant toujours que le camouflet de leur violence remodelée. La loi, par laquelle il croyait que l'individualisme était aboli, n'a jamais été plus qu'une douce luxure d'intellectuels candides. Elle s'est apposée au monde, sans jamais rien en changer. Le hommes sont toujours restés subordonnés aux principes premiers de la nature, indifféremment du mal qu'a pu se donner la culture pour tenter de mitiger leur emprise. La force est une radicalité souveraine, elle se déploie même en filigrane des cultures, des constitutions, des amitiés et des supposés cadres juridiques. 

     

    Nos cadres légaux s'accommodent de cette réalité en éternelle tension, et cherchent à l'atténuer dans ses accès de frénésie, mais ils y restent fondamentalement soumis. Dès lors que le monde cesse d'être guilleret à l'égard des idées des hommes et de leurs fantaisies, le droit légal cesse également d'exister. La seule unité fondamentale pour réclamer sa place sur terre, demeure toujours la culture de sa propre force. Qu'elle s'incarne alors par le réseau, la malice, ou la simple domination physique.

    L'homme qui a conservé la conscience du pouvoir de sa liberté naturelle, n'aura aucun mal à abuser du droit, comme de son absence. Dans les sphères de pouvoir, cette affirmation pourrait même être une devise : "La loi est le gardien, et la prison des faibles." Il est en effet donné empiriquement à beaucoup d'hommes de pouvoir, qu'une fois sa puissance établie, il ne reste aux règles plus rien de leur substance. Sa propre force, sa dominance, c'est l'abolition du droit. Le pouvoir affranchit mécaniquement l'homme d'avoir à se soumettre à l'ordre social imaginé par Rousseau. 

    Il faut ainsi arrêter de sacraliser ces textes et ses institutions, que le moindre péril fait s'effondrer comme une pluie d'idées. Rousseau s'était trompé en voyant l'homme fondamentalement bon. L'homme est simplement comme la nature qui l'accueille : Tragique.


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    Il est devenu assez visible depuis l'ascension du catastrophisme médiatique, que la gravité objective des événements n'importe que peu ou pas du tout, vis-à-vis de la nature de leurs effets sur les populations. La réalité se réduit sans cesse à ne devoir être plus qu'une suggestion médiatique, davantage qu'elle ne pourra jamais effleurer l'idée de redevenir un constat cartésien.

     

    Le covid n'était bien qu'un coronavirus bénin, comme il en existe finalement tant d'autres, simplement dévoyés par le désintérêt des peuples. Il n'aura cependant pas fallu de plus pour que les médias répondant à leurs directives ministérielles, se mettent finement à l'ouvrage de remodeler cette réalité. A la faveur d'un appât pour le gain et l'obédience idéologique, les gorges qui grattent, et les nez qui coulent, seront finalement devenus un motif de paralysie du monde entier. Tous les hommes circonspects sur la mortalité de cette maladie à l'orée de 2020, étaient des hommes lucides, mais certes fort peu capables de prédire que l'hystérie serait aussi aveugle, longue, et coordonnée dans son chaos apparent.

    Ne trouvez-vous donc alors pas que nous sommes dans un cas de figure un peu similaire en présence de cette lointaine offensive russe ? Celle-ci que nos médias recouvrent de mots accablants, de larmes d'apitoiement, mais surtout d'une direction morale intransigeante. Un ennemi est désigné, avoir de la nuance sera désormais à nouveau condamnable en vertu des exigences de l'ordre social réactualisé. Cet événement localisé et mineur, impliquant des pays sans jeu d'alliance, presque une affaire de famille de l'ex-URSS, pourquoi tant d'émois, quand pourtant dans la même période historique, la guerre avait accablé aussi l'Arménie dans un silence souverain, ou que Myanmar se voyait prise par des militaires insurgés sans qu'il n'y ait pour cela, un seul message de paix et de dénonciation du coté de l'occident ?

     

    Les citoyens ne doivent pas être naïfs en cet endroit. Les médias ne parleront toujours que des lieux et des événements, au sein desquels l'Etat a conçu un projet et son gain occulte. En dehors des sphères de l'emprise étatique, le monde réel doit demeurer dans l'opacité la plus sourde pour le peuple, à qui il n'est demandé d'avoir des émotions qu'afin qu'elles soient instrumentalisées. 

    Le destin de cet assaut sera bien scellé à la faveur d'une semaine ou deux de combats, face à la dominance évidente de la puissance militaire russe. Mais voilà qu'alors, au milieu du marasme atlantiste et européen, de leur pathos vindicatif, et de leur teigne contre les fatalités de l'histoire, voilà qu'une nouvelle hystérie, donc un nouveau projet semble naître de ce conflit marginal. Macron annonce un soir de début mars, avec toute la théâtralité d'un homme de paraître, d'une voix suave et calculée, qu'il y aura des changements durables sur notre propre pays et en Europe, affectant les peuples de modification profondes d'ici à quelques mois. Mais d'où viendront ces altérations, sinon des songes que nos dirigeants se sont infligés à eux-mêmes ? L'Europe ne pourra s'empêcher de créer les conditions d'une escalade, pour ce qui est pourtant si étranger au cœur de tous les français. L'hystérie redevient l'outil préféré de la réforme politique d'ampleur.

     

    Alors je pose la question aux oreilles averties, ne trouvez-vous pas qu'il y a là, à nouveau tous les signes d'une attention que l'on dirige vers une fausse crise ? Ce conflit, largement sans rapport aux affects naturels du peuple, sans rapport aux intérêts nationaux bien compris, le voilà déjà remodelé par la langue râpeuse et acide des médias. L'Ukraine, fin fond stérile de l'Europe, devenu désormais en l'espace d'une semaine, événement principal de saisissement des émotions des foules… Il n'y a pas tergiverser, ceux qui vous disent de pleurer pour l'Ukraine, n'auraient pas eux-mêmes une pensée pour les morts au champ d'honneur. Ils ne sont là que pour servir d'autres desseins, dont l'indignation candide des peuples européens sera toujours le meilleur moteur.

    Méfiez-vous, peuple de France et hommes attentifs. Méfiez-vous, car si le covid est bien fini, leur idéologie continue. A la tournure rapide des derniers événement, il redevient tangible que certains appétits sont restés insatisfaits. Il reste beaucoup de mafias, beaucoup d'influenceurs privés et de gouvernements corrompus, dont les desseins sont toujours plus pressants. Leur programme va continuer d'une manière ou d'une autre, que ce soit l'appel guerrier, la justice sociale, l'écologie ou l'aubaine pandémique.

    Il y a en filigrane de tous ces événements médiatiques, un projet idéologique de refonte du monde. Ce projet parfois revêt presque une dimension religieuse, auprès de certains hommes politiques et cabinets, qui ne sont rien devenus d'autres que les sujets de cette foi occulte.

     

    Ps :

    A un niveau encore plus macro encore, je dirai que l'établissement d'une zone tampon en Ukraine est un objectif stratégique prioritaire pour la Russie, dans l'organisation d'une défense crédible face à une agression otanienne.

    Si l'Ukraine était devenu un avant-poste américain, c'aurait été une incursion beaucoup trop agressive et avantageuse pour les occidentaux, dans la guerre à venir entre ces deux pôles de puissance (Chine comprise), quelle que soit son échéance. Le conflit actuel en Ukraine, c'est juste les petits ajustements et préparatifs pour optimiser le plus grand conflit qui menace.


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